Auto-scooter Télescopique (ou repliable)

                                     

Note à Béné (un bon ami à moi, ce Béné) :

    Les noms surmontés d’un astérisque font référence à des forains que j’ai connu, personnellement ou pas. Je reviendrai sur quelques-uns d’entre eux à l’occasion de petits reportages dans une future rubrique « Portraits de forains ».

 

 

Nostalgie, quand tu nous tiens…

 

    Enfant, je profitais toujours d’une bonne dringuelle pour me rendre à la ducasse du village. Les tours de carrousel des André* et les parties de pêches aux canards firent longtemps mon bonheur. Jusqu’au jour où mes camarades de classe jugèrent qu’à l’âge de neuf ans, il était temps de m’initier aux autos-scooter. Mes débuts furent laborieux mais l’expérience me semblait concluante.

 

    Mon père avait un cafetier de la place parmi ses connaissances. Celui-ci avait des forains dans la famille. C’est ainsi que je recevais régulièrement de pleines poignées de jetons gratuits, me procurant de longues heures de plaisir de conduite. J’étais assez conscient de ma chance que pour inviter à mes côtés des amis moins favorisés.

 

    Notez que je profitais parfois d’une foire dans un village voisin, à l’abri des regards éventuels de mes condisciples, pour rendre visite aux André et de faire discrètement un tour une fois en avion, une autre en autocar (L’aventure ne durera pas : Le couple de forains, l’âge aidant, troqua son manège fétiche pour une confiserie).

 

    La ducasse du village avait souvent lieu durant les vacances scolaires. Je tuais l’ennui en passant mes journées à regarder le montage du scooter de Jean Maton*. Son métier n’avait plus de secret pour moi.

 

    Voici un peu moins de 10 ans, une surprise m’attendait durant le trajet en train qui m’emmenait au travail. Au détour d’une gare abandonnée, j’entrevis une semi-remorque comportant un demi fronton de ce qui me semblait ressembler à un autos-scooter. Je me mis à la recherche d’une foire à laquelle participait cette attraction. Et un beau jour, à Péruwelz (Commune belge située entre Mons et Tournai), bingo ! Je découvre pour la première fois un autos-scooter télescopique en cours de montage. J’étais beaucoup plus occupé que dans ma jeunesse : pas le temps de rester ! Il me faudra plusieurs années et la magie du web pour mettre à jour les secrets de ce manège…

 

Autos-scooter télescopique : Kékseksa ?

 

    Presque la totalité de l’infrastructure est montée sur une remorque (semi ou tractée grâce à un dolly). Chaque extrémité est équipée de parties mobiles. Celles-ci élèvent la remorque pour retirer le faux châssis porteur, puis la rabaisse jusqu’au niveau du sol. Le plafond peut-être entièrement déployé à hauteur raisonnable avant d’être porté à hauteur d’exploitation. Un pont roulant se déplace sur des « rails » le long des trottoirs et permet d’assembler les différents morceaux de la piste.

 

    Un petit dessin vaut mieux qu’un long discours. Les non-initiés pourront consulter des photos-reportages sur l’excellent site néerlandais www.autoscooterworld.nl/. Cliquez sur fotoalbum. Choisissez fam hf ockers pour le montage d’un scooter traditionnel. Penchez pour fam. venekamp en zoon (new generation) pour comparer avec le montage d’un scooter télescopique.

 

    Et si d'aventure, vous vous sentez prêt à y passer la nuit, je vous invite à me suivre pour le début d'un reportage photos sur le démontage d'un des scooters du sympathique couple Miroux - Tinant : l' American Scooter. Pour ce, cliquez ici: hugues-models.webnode.fr/mes-relisations/auto-scooter-telescopique/lamerican-scooter-des-epoux-miroux-tinant/

 

Avantages et désavantages.

 

    Au rang des avantages, le principal est le gain de temps de montage. Une demi-journée semble suffire pour un  modèle télescopique, contre un à deux jours pour un traditionnel (suivant la taille) : ‘y a pas photo ! Second avantage : le nombre de remorques. La remorque télescopique en elle-même et une autre pour les voitures, les enceintes acoustiques et d’éventuelles bâches. Certains forains ont été plus loin : un tiroir amovible complète cette remorque, faisant office de caisse !

 

    Le principal désavantage est l’impossibilité d’installer des jeux de lumière un peu encombrant, le treillis métallique de contact électrique étant solidaire du plafonnier ! Cela peut sans doute être compensé par des rampes de Led judicieusement placées…

  

Alors, cette maquetten on y va ?

 

    Minute, papillon. On ne va quand même pas démarrer sans réaliser une mise à l’échelle de chaque élément ! On ne va pas s’y mettre non plus sans un plan succinct pour nous guider ! Oh, je ne vous parle pas de réaliser un plan en 3 dimensions avec Autocad (qui me paie la licence ?). Non, nous nous contenterons de simples plans 2D réalisés grâce à un logiciel d’architecture bon marché en vente en grande surface.

 

    Voici deux dessins (actuellement sans cotes). Je vais tenter de réaliser des captures d'écran pour que ce soit plus convivial. 

Une vue de l'ensemble "bras" de levage et béquille 

 

Ici, deux vues de la remoque... Ce n'est pas fini évidemment! 

 

Et cette fois, ça y est ?

 

    Oui, on y va. Mais pas question de poursuivre les plans sans connaître la distance séparant les longerons principaux de la remorque. Aussi, il nous faut construire le faux châssis porteur dont voici un exemple :

 

 

 

    Je vais bien sûr m’inspirer de cet exemple mais en l’adaptant à mes goûts personnels. J'aurais pu me baser sur le châssis d'une remorque à "petites" roues (transport de voitures de compétition). Pour en avoir déjà monté par le passé, le châssis proprement dit n'est pas surbaissé. Le but ne serait donc pas atteint. Deuxièmement, je veux simuler un manège monté comme une semi-remorque, avec 3 essieux(*). La remorque de compétition n'en possède que deux. Enfin, je n'avais pas envie d'acquérir un second ensemble tracteur + remorque (celle-ci n'étant pas disponible seule) en 15 jours de temps.

    Pourquoi un second ? La suspension de mon modèle doit être pneumatique. J'achète donc les yeux fermés un Man (de facture relativement récente) et une semi frigo. Figurez-vous que les petits rigolos de chez Italeri ont monté la caisse sur un vieux châssis avec suspension à ressorts à lames!!!!

    (*)Si vous doutez de l'existence d'une telle configuration, je peux vous assurer que cela existe. Le constructeur Adesko en a réalisé. Et j'ai vu de mes yeux un châssis "haut sur pattes" dernièrement, à la foire de Charleroi.

    Je commence donc par sacrifier un châssis de remorque "conventionelle" ITALERI dont je charcute les longerons. Charcuter, oui, mais proprement s’il vous plaît ! J’obtiens ceci :

 

 

    Les pièces complémentaires sont alors ébavurées (élimination des déchets de plastique résultant du moulage des pièces). Il s’agit des traverses, plaques de renfort de suspension, demi-soufflets et des essieux.

 

 

    Il ne reste plus qu'à se saisir du flacon de colle et à assembler patiemment toutes les pièces. Avec l'ajout de plasticard à l'une des extrémités, j'obtiens ceci:

 

     J'ai souvent souhaité évoquer les tuyaux des circuits pneumatiques et hydrauliques sur mes poids-lourds. L'absence de plans précis m'en a jusqu'à présent dissuadé. La consultation de différents forum consacrés à la réalisation de camions (entre-autres 1/24ème) m'a fait changer d'avis. Ce modèle étant d'inspiration libre, je ne suis pas obligé de suivre un schéma de câblage strict. Je pense que la simulation simple mais logique des circuits pourra apporter un plus sans alourdir le sujet principal: la remorque télescopique. Autre argument qui me pousse à ce détaillage: l'auto-scooter va lui-même comporter la reproduction d'une partie des circuits. Délaisser le châssis est donc risqué, surtout aux yeux des "compteurs de rivets".

 

    J'ai commencé par percer des morceaux de tube plastique (1,5 mm) avec une mèche de 0,85 mm. Ces morceaux simuleront les raccords des différents boyaux. J'ai ensuite percé les bonbonnes et les cylindres de frein pour y insérer ces raccords. Enfin, j'ai réalisé un support de bonbonnes en carte et profilés de plastique.

 

 

 

 

 Un châssis sur le châssis...

 

     Si vous remontez quelque peu jusqu'à la photo du faux châssis,... Allez-y, je vous en laisse le temps. Mais n'oubliez pas de redescendre ! ..., vous apercevez un assemblage de profilés métalliques. Cet ensemble, si j'ai bien compris, sert à caler le cadre de la remorque du scooter sur le faux châssis. Sur certains modèles, il y a des systèmes de verrouillage. Sur d'autres, je n'en ai pas aperçu. Cela m'étonne. Certes, le poids de la remorque n'est pas négligeable, mais de là à assurer seul la stabilité lors d'un freinage dans un virage, j'ai des doutes !!! Je vais tenter de me renseigner... Soit. J'ai représenté cette structure à l'aide de profilé carré de 4 mm de côté.

 

 

    Le profilé employé est creux. Une bandelette de plastique collée et poncée va cacher cela:

 

Voilà qui est fait...

 

    Lors d'un essai "à blanc", je remarque un espace entre certaines traverses et cette pièce. J'ai donc ajouté une bandelette de 0,3 mm au-dessus de ces traverses. Maintenant, j'ai trop de matière ! Snif... Je poncerai donc tout cela.

 

 

   Remis de mes émotions, le week-end a vu le collage de la structure sur le châssis. Comme vous le remarquerez ci-dessous, 6 "cales" ont été confectionnées et collées. La fonction de ces pièces: guider la remorque à porter jusqu'à son emplacement exact. Elles sont construites sur base d'un profilé carré de 2mm de côté.

 

 

1000 et un trucs... à ne surtout pas faire !!!!  

     J'ai entamé le câblage de mon engin. J'ai d'abord employé du fil métallique. Mais pas n'importe lequel. Celui avec lequel ces dames réalisent leurs bracelets et colliers maisons. Ah, ce fil est magnifique mais... ne colle pas bien, même à la cyano! Sans doute le revêtement argenté est-il responsable de ce problème. J'ai décidé d'appliquer la méthode décrite par Fabrice Maréchal dans le Tamyia Model Magazine (n° 99 de juin 2009): collage par alternance de cyano et de colle fluide (Tamyia dans mon cas). Cela nécessite de maintenir les pièces à coller en place à l'aide de pinces, mais une fois sec, le résultat obtenu est très résistant. 

 

    Le pliage du fil ne fut pas une sinécure non plus. Des sections en ligne auraient été préférables à celles tirées d'une bobine de fil ! 

 

    Enfin, je pense m'être trompé de section. J'ai employé du 0,8mm , ce qui représente en réalité des boyaux de près de 2 cm.  Je pense que c'est un rien trop important pour des tuyaux d'air comprimé! Je vais placer mon pied à coulisse dans ma voiture et contrôler cela sur le prochain camion à l'arrêt que je rencontre. 

 

    Je vous laisse juge du travail en cours à travers les quelques (mauvaises) photos suivantes. Et à ce niveau également, je vais me faire conseiller par un collègue photo-amateur. Ce ne sera pas du luxe !

 

 

Le fil bleu sur le bouton bleu.

 

 Le fil rouge sur le bouton rouge...

 

 Et deux cylindres câblés! Plus que quatre...

 

Un triangle de remorquage. 

     Je pensais encore avoir un triangle dans ma boîte à surplus. Las, j'en ai fait mon deuil. J'ai donc rassemblé du profilé carré de 2,5mm, un peu de tube, un anneau destiné à confectionner les bracelets fantaisie, un rien de carte plastique, de la colle et... beaucoup de patience!

     J'étais si pessimiste quant au résultat que je n'ai pas pris de photo de la construction! Et pourtant, je suis assez content du résultat.

 

 

    J'ai trouvé sur le net une photo reproduisant un système de maintien du triangle en position horizontale. Mais ce n'est pas trop catholique et je m'y prendrai autrement lors d'un prochain montage.

 

 

Vue d'ensemble sans roue...

 

    Je vous livre encore quelques photos de l'engin. Il me reste à ajouter des mains d'accouplement de boyaux de frein, une prise électrique et surtout un tablier arrière avec les phares. Ce tablier sera télescopique (enfin, dans la réalité!).

 

 

Vue du dessous...

 

 

 

Encore...

L'ensemble est assez haut...

...mais existe. J'en ai trouvé des exemples en photo!

 

    Je vous propose de changer de page pour entamer le montage de la structure du scooter. A tout de suite. Cliquez sur ce lien:  hugues-models.webnode.fr/mes-relisations/auto-scooter-telescopique/le%20ch%c3%a2ssis%20de%20la%20structure/