Et pourquoi à Charleroi ?

 

Des grandes vacances occupées

    Vous le savez, depuis le début de cette saison (2011), je réalise de petits reportages photos pour le site "Pays forains - Kermisland" (site de fans de foires belges et limitrophes). Durant cette période de grandes vacances, les ducasses de ma région sont de taille très modeste. Je retrouve toujours les mêmes forains, au demeurant fort agréables, mais je fini par me lasser quelque peu.

 

   Aussi, je décide de "monter" à Bruxelles, observer pour la 1ère fois de ma vie la célèbre Foire du midi. En anonyme dans la foule, je me suis régalé à travers les plus de cent métiers installés le long du Boulevard. Mais ce magnifique rassemblement n'est pas propice à de nouvelles rencontres avec les professionnels du milieu, fort occupés par la bonne marche de leurs affaires en ce samedi après-midi.

 

    La semaine suivante, je tente ma chance à la Foire de Charleroi. Je ne peux pas revendiquer mon statut de "reporter", un ami ayant déjà couvert l'évènement. Cette fois, je sens que mon appareil photo, moins discret qu'un GSM, intrigue certains forains... Ma confiance en moi est alors ébranlée et je ne demanderai rien à personne pour cette fois. C'est au moment de terminer mon tour que le propriétaire du Scooter me voit, appareil photo à la main, et me demande si je réalise le reportage. Je lui explique la méprise. Il me propose malgré tout d'illuminer sa façade pour me permettre d'admirer les fresques.

 

 

Un jour de semaine à la Foire de Charleroi, il fait calme. Il faudra attendre

la soirée pour voir la population sortir de chez elle

 

  Je n'en demandais pas tant et j'en profite alors pour mitrailler l'engin tout en appréciant du coin de l'oeil les détails qui s'offrent à moi. Il faut savoir que les forains sont très méfiants et ne vous laisseront que rarement un libre accès pour photographier leur métier sans connaître la raison de votre intérêt. Mais d'un autre côté, je suis toujours à la recherche d'un tel manège pour en comprendre le montage et en prendre les dimensions exactes.

 

     Sur le chemin du retour, ça gamberge ferme dans la tête. Le 1er contact avec un forain de ma région s'était avéré décevant. L'homme m'avait bien autorisé à prendre quelques photos mais ne semblait pas prêt à collaborer plus qu'ainsi. Les deux autres contacts furent également difficiles. Les propriétaires, charmants au demeurant, étaient néerlandophones et je sentais que malgré mes efforts, une conversation sur des explications techniques risquait d'échouer, mon vocabulaire dans la langue de Vondel étant insuffisant sur ce plan. Alors, un "scooteriste" francophone, "coincé" pour un mois à Charleroi... Et puis, 4 semaines de Foire devraient suffirent pour appréhender l'engin sous toutes ses coutures, non ?

 

   Le lendemain, je reprends la direction de Charleroi muni d'une farde de présentation de mon site.  J'explique au forain ce que j'ai entrepris, il feuillette mes documents, reconnaît le Luna-Park de Stany, s'éternise quelque peu sur le début de ma maquette de scooter. L'homme entreprend la conversation, détendu, me raconte quelques anecdotes et, tout à coup... me demande si je compte reproduire SON manège. Flash dans la tête: Tout recommencer depuis le début!? Ouf!  Oh, et pourquoi pas après tout. Au point où j'en suis avec mon prototype...

 

    "C'est d'accord", dis-je au forain. "Mais à une condition: libre accès pour les photos et les mesures. Et aussi lors du démontage." " Top là ! ", me répond-t-il. Et voilà comment le mois d'août s'est résumé en des aller-retours réguliers à Charleroi pour collecter les renseignements nécessaires.

 

5ème génération de scooteriste

 

    Steve, le propriétaire, est la cinquième branche de la famille à exploiter un auto-scooter. Les parents de son épouse faisaient également les fêtes mais celle-ci est la seule de la fratrie à avoir suivi la voie tracée. Malgré les difficultés du métier, on sent que le couple baigne dans le milieu comme des poissons dans l'eau.

 

    Non content d'apprécier les autos-scooter, l'homme a entièrement construit le sien de ses mains. Il faut bien reconnaître que cela se remarque à certains assemblages artisanaux, mais la conception en elle-même trahit une parfaite connaissance et maîtrise des techniques de mécanique-soudure-montage-électricité-hydraulique,...

 

   Et son oncle m'a invité à venir prochainement prendre son manège en photos et, pourquoi pas, d'effectuer le même tye de reportage. Il s'agit d'un carrousel... Non, je ne peux pas encore vous en parler. Ce sera une surprise pour les plus anciens d'entre-vous.